L’association

De la Matière à l’ouvrage expérimente des situations d’apprentissage et de recherche sur l’utilisation de ressources locales (terre, pierre, bois, fibres, eau, sols …) pour construire. Ces expérimentations se veulent attentives à l’ensemble des relations qui contribuent à « situer » ces pratiques : disponibilité des ressources, contexte climatique, besoins individuels et collectifs, outils mobilisés, modes de production, organisation du travail et de l’apprentissage, vie collective, etc.

C’est en premier lieu à travers des chantiers-écoles que De la Matière à l’Ouvrage expérimente des pédagogies, des organisations collectives et des techniques de construction afin de créer des situations émancipatoires d’apprentissage et de partage des savoirs. Ces chantiers-écoles se concrétisent par la réalisation d’ouvrages (terre, fibres, bois…) dans le cadre de commandes classiques (publiques ou privées) en intégrant des moments de chantier et de transmission.

En rassemblant sur un temps et un lieu des personnes se formant et des praticien.nes, les chantiers-écoles créent une émulation collective propice au partage de savoirs, à la rencontre et à l’auto-organisation. Chaque membre d’un chantier-école peut se sentir légitime de partager ses savoirs de manière formelle ou informelle, des liens se tissant ainsi entre les personnes et leurs activités.

Apprendre, partager, expérimenter

Conscient que les savoir-faire sont toujours en mouvement, qu’ils accumulent des strates d’expériences toujours nouvelles et qu’ils émanent des lieux et de leur spécificité, De la Matière à l’Ouvrage met en place un apprentissage basé sur l’expérience physique des matériaux et des techniques qui sont associées au lieu des chantiers. Enfin l’association propose sur chaque chantier école de tester des mises en œuvre nouvelles pour alimenter nos expériences de construction.

Composer avec les matières qui nous entourent

En s’appropriant la transformation des matériaux sur toute leur chaîne (extraction, contrôle qualité, transformation, mise en œuvre) l’association recherche un rapport vertueux à la production.

A l’instar des productions industrielles qui nous déconnectent de la transformation des matières et de l’environnement, nous proposons de faire l’expérience de la transformation de notre environnement pour créer un rapport affectif à la production.

Cette approche sensible à la transformation des matières nous ouvre des avenirs désirables car elle permet de tisser des liens de confiance entre personnes qui habitent un même territoire. Il ne s’agit plus de trouver des « compensation carbone » abstraites mais de dialoguer concrètement avec notre milieu, nos habitats.

Ce qui nous importe n’est pas “l’économie carbone” d’une production locale mais le support quelle offre pour se lier les uns, les unes aux autres.

Nous construire autrement

Inspiré par les réflexions d’Ivan Illich et de Bruno Latour entre autres, nous défendons une prise de pouvoir sur nos moyens de subsistances dans la construction.  

En effet les liens actuels pour construire se font avec des structures lointaines qui, ayant un rapport abstrait au territoire, répondent à nos besoins tout en détruisant nos conditions de vie.

Nous refusons ce modèle mortifère. En reprenant le pouvoir sur la production, l’association propose de donner de la valeur à des solidarités concrètes : aux liens qui se tissent entre personnes et milieu autours de la transformation des matières qui nous entourent.